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Negrito

Musique

Negrito - La Purge 6

La Purge 6

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Negrito "Ou bien"

Ou bien

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Negrito "Booska Purge"

Booska’Purge 

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Negrito "Début de la faim"

Début de la faim

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Negrito "La Purge 5"

La Purge 5

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Negrito "MBappé"

MBappé

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Negrito "La Purge IV"

La Purge IV

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Negrito

Negrito

Il ne faut pas voir dans ce nom à la consonance hispanique une quelconque provocation ou volonté d’exacerber les différences. À l’heure des séparatismes galopants, de la peur entretenue, des fossés qui se creusent, Negrito, (petit noir en espagnol), 23 ans, n’est ni un leader politique, ni un agitateur inconscient.

Son nom de scène, il lui a été donné par un ami d’enfance. Ni plus, ni moins. Pas la peine d’aller chercher des explications alambiquées. Negrito est un artiste. Adepte d’un rap mutant, hybride qui mêle les atmosphères pour mieux dessiner une identité libérée des clichés, Negrito est un enfant du 77. Dammarie-Les-Lys. Il y a vu le jour, il y a grandi, il y respire encore aujourd’hui. Le 77, si loin, si proche. Vaste banlieue, entre esprit champêtre et constructions au béton vertical. Une banlieue que les autres banlieues dénigrent parfois. Le 77, ce n’est pas le 93. Moins périphérique, presque provincial. Moins médiatique. C’est un autre monde, c’est une autre donne. Les créateurs issus du 77 ont donc appris à développer un sentiment qui croise la fierté et le désir brûlant de s’affirmer.

Et le premier album de Negrito, “Le Bien et le Mal”, qui sortira en juin chez PlayTwo, ne dit pas autre chose. Odyssée sonique sur la dualité, l’opposition, celle qui fait les Hommes. Negrito le sait: les sentiments humains sont toujours paradoxaux. Dans la même journée, il y a les rires et les larmes, l’amour et la haine, la joie et la trouille. Mi ange, mi démon… Le rappeur s’y dévoile sans filet, alterne les bangers reptiliens et les ambiances proches de l’os.

La drill, qu’il a enlacée voilà déjà quelques années, d’abord celle de Chicago, l’originale puis celle en provenance d’Angleterre, est une excroissance du rap, qui aime les paroles accrochées au quotidien et les ambiances promptes autant à convoquer la noirceur que le déhanchement des corps. Negrito n’a choisi la musique ni par hasard ni par dépit. Non. Enfant, ce sont d’abord ses parents qui l’initient aux rythmes, en écoutant de la musique africaine (son père et sa mère sont originaires du Congo) et américaine. Il écoute de son côté 50 Cent, G-Unit… Très vite, il se dit qu’il a peut-être de quoi en faire un destin. “J’ai toujours aimé la musique, c’était inévitable!” confesse-t-il. Il s’y met. Il noircit des pages blanches, il travaille sa plume et ses tripes. Il est alors au collège. Un studio ouvre dans l’espace jeunesse de son quartier. Il y va, pour voir.

Il n’est pas de ceux qui ont vraiment le choix, qui sont nés du bon côté de la barrière sociale, qui peuvent conjuguer leur vie au futur. Son temps à lui, c’est le présent, l’immédiat. Tout de suite et maintenant. Et il aime ça. Intensément. C’est pour lui. La musique ne le quittera plus. Il teste ses textes sur ses amis. Son premier public. On ne le décourage pas. Il insiste donc. C’est l’heure des freestyle fiévreux, des improvisations sauvages. Et de son tout premier groupe, DammaGaza. Là encore, une histoire de potes. La passion qui l’anime n’est pas forcément fédératrice. Negrito prend tout ça très au sérieux, ses amis un peu moins. Le projet collectif se mue vite en une aventure solo.

Negrito
Negrito

Nous sommes en 2016. Negrito structure sa prose et son univers. Il se construit. Son nom commence à circuler. Il balance des sons avant de dégainer des clips. Décembre 2020 sort un EP, “Début de la Faim”, six titres d’une drill sans carcan, parfois mélodiques, parfois plus introvertis. Une première pierre. Negrito ne s’interdit rien, il faut juste que ça lui plaise. Peu importe le style. C’est sa force. Ne pas se limiter, ne pas s’imposer un dogme. “J’aime avoir mon truc à moi, je veux innover, ne pas répéter ce qui a déjà été fait”. Sa musique préfère, aux mythomanies parfois inhérentes au hip hop, aux histoires de voyous fantasmées, l’expérience du vécu, les images de sa vie et de celles de ceux qui l’entourent. Et Negrito veut pouvoir tout faire. Avec plus de 40 000 followers sur Instagram, des millions de vues sur Youtube, il a eu raison de n’en faire qu’à sa tête. Sa drill, il va l’ouvrir à d’autres influences sur ce premier album dont il attend la sortie avec une impatience tangible. On pourra y retrouver, entre autres, des feats d’Uzi, Bramsito, Franglish. « Ou Bien” en sera l’ambassadeur, premier single qui ne fait pas de prisonniers, sorte d’hypnose très immersive: “C’est un titre pour s’ambiancer, un vrai banger, avec une mélodie un peu indienne qui fait bouger comme il faut” dit-il. Il a raison. Et quand Negrito n’est pas en studio, il tend la main à la jeunesse de chez lui en participant à un atelier de rap. Le but: apprendre aux gamins à écrire, à enregistrer. Comme une façon de rendre la pareille. De transmettre. De ne pas oublier. Chez Negrito, aider l’autre n’est pas une posture mais l’expression d’une générosité.

Entre le Bien et le Mal, il y a Negrito, ses doutes et ses fulgurances. Ses espoirs et ses lucidités. Ses ombres et ses lumières. Il rêve de vivre de sa passion. Un jour.

Un jour qui se rapproche. Indéniablement.

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